Pascal Bernard : PHOTOGRAPHIES
    TECHNIQUE

           CONSEILS UTILES            HDR           PANORAMIQUE

     La photographie à plage dynamique élevée ( High Dynamic Range : HDR ) permet de restituer les très hautes lumières ( sans saturation ) et les ombres denses (avec leurs détails ) quelle que soit la situation d'éclairage de la scène. Cela reste une véritable gageure pour les photographes en numérique. C'est une technique qui requiert quelques règles et connaissances fondamentales décrites dans le chapitre suivant.


PREALABLE

L'oeil humain : La vision humaine percoit la scène dans une ambiance qui associe les zones très éclairées aux zones d'ombre dans leurs détails respectifs. Dans la pratique, nous distinguons autant les détails à l'intérieur d'une pièce que ceux  très éclairés par le soleil, qui apparaissent au travers de la fenêtre. Notre oeil est beaucoup  plus performant qu'un capteur numérique, sa plage dynamique est de loin supérieure. 

La technique HDR apporte un ensemble de techniques qui vise à améliorer la dynamique d'une image photographique.

L' interprètation d'une scène est sous la dépendance de deux organes en relation, l'oeil et le cerveau. Ce mécanisme est infiniment complexe. La vision humaine est liée à la fois à la physiologie et à la psychologie perceptive ( interprètation personnelle, ressenti émotionnel ...). Il n'est donc de réalité absolue à transmettre dans une image, ce qui répond aux sempiternels débats sur la technique ou l'approche scientifique qui tueraient quelque peu l'art et la poésie. Quelque soient les techniques utilisées, l'homme conserve sa subjectivité et sa créativité.

La première question à se poser est : La scène nécessite t'elle que l'on utilise la technique HDR ? Est-il souhaitable de  tout détailler dans les ombres et les zones très éclairées, au détriment de noirs profonds ou de blancs délavés, ou simplement suggérer ou masquer certaines informations ?  Tout dépend de la situation de la prise de vue et du but à atteindre , de l'ambiance  à restituer. C'est un aspect essentiel en photographie, d'autant plus pour les professionnels de l'image.

 

          LA PLAGE DYNAMIQUE DES SCENES
La lumière :

C’est une énergie radiante perçue par le pigment sensible de la rétine de l'oeil. Celui-ci réagit en fonctions des différentes longueurs d'ondes lumineuses. La perception de la lumière est objective car elle peut être mesurée et quantifiée.

La réflectance :

C'est la capacité d'une surface à réemettre une partie de la lumière qu'elle reçoit.

         

La luminosité :

La luminosité correspond à la sensation ressentie de notre oeil d'une scène dans son ambiance ( dans ses ombres et ses lumières ). Cette sensation est perceptive et subjective. La gamme des luminosités entres différentes surfaces recevant une même quantité de lumière  reste étroite. Par contre, une même surface peut présenter une gamme de luminosités beaucoup plus large, en raison d'un éclairage non uniforme. Cette notion est essentielle dans la pratique : la plage dynamique d'une scène varie avant tout selon son illumination. ( la photographie à contre jour est l'exemple type d'une sçène à éclairage variable, d'où sa large plage dynamique ).                                                                                                                                                                                                                           

 LA PLAGE DYNAMIQUE DES CAPTEURS NUMERIQUES  

           Les capteurs numériques ont une plage dynamique relativement étroite , bien que celle-ci s'améliore sans cesse avec l'évolution technologique. Il en découle l'impératif d'une mesure de l'exposition précise , afin d'éviter de saturer les hautes lumières, ce qui revient à sous-exposer et à boucher davantage les ombres. De même, avec les films argentiques inversibles, le  temps d'exposition est plus pénalisant qu'avec les films négatifs qui ont une plus grande latitude d'exposition. Le film noir et blanc, a lui encore, une plus large plage dynamique, il enregistre des informations tant dans les hautes lumières que les basses; cela est lié à la chimie du film qui présente une courbe incurvée  dans hautes et basses lumières et linéaire dans sa partie médiane qui correspond aux tons moyens. Ceux qui ont travaillé avec la chimie argentique, ont remarqué l'importante quantité d'informations du film noir et blanc, un film panchromatique à fine granulométrie est très proche de la plage dynamique de la vision humaine. Tout le travail consiste, pour le tireur ,d'aller chercher ces informations de luminosités par le biais de techniques ( chimie, masques ...) et le choix de papiers photographiques ( qui ont une plage dynamique plus étroite ). La technique phare est certainement celle inventée par Ansel Adams, celle du Zone System ( utilisée en noir et blanc ), technique qui s'apparente à celle du HDR.

          Le bruit du capteur numérique :
La plage dynamique d'un capteur est limitée par la quantité de bruit dans les ombres. Ce bruit résiduel varie selon les capteurs utilisés et la sensibilité sélectionnée. Par analogie, dans le domaine du son, le bruit correspond au souffle et grésillements résiduels qui n'ont aucun rapport avec le signal musical. Le rapport signal sur bruit sera plus ou moins élevé suivant la proportion d'impuretés qui polluent le signal, dans le cas présent : l'image. La limite inférieure d'un capteur numérique se situe au point où le bruit l'emporte sur les détails ou informations enregistrées de l'image. Ce problème est manifeste dans les basses lumières, il devient donc difficile de déboucher les ombres proprement. Une solution consiste à travailler en Raw, format qui conserve l'encodage d'origine du capteur ( 12 ou 14 bit ), alors que d'autres formats tels que le Tiff ou le Jpeg modifient le format natif. De plus, il est utile d'utiliser à bon escient les filtres anti-bruits présents sur les appareils numériques. Dans une prise de vue, en ambiance sombre, Il est possible de diminuer ce bruit, en effectuant plusieurs prises de vue identiques avec les mêmes paramètres d'exposition, puis, de les fusionner en calques dans le mode médiane de Photoshop. Pour autant, l'étendue de la plage dynamique de l'image reste faible. C'est ici que la technique HDR prend toute sa place.

          LA METHODE DE PRISE DE VUES EN HDR

La photographie HDR s'applique de préférence aux sujets statiques : paysages, architecture, photographie d'intérieur, natures mortes et objets ...

1 - Règler la balance des blancs en mode manuel, adapté au type de lumière.

2 - Passer en mode d'exposition manuel.

3 - Immobiliser au mieux le boitier numérique sur un trépied par exemple, pour éviter les flous de bougé.

4 - Commencer la procédure en utilisant la fonction histogramme, de l'appareil, la première prise de vue s'effectue pour les hautes lumières : adapter les règlages pour que le pied de courbe des hautes lumières se déplace sur la gauche  et à peu près au milieu de l'histogramme et déclencher. Il faut ensuite enchainer les prises de vue une par une, en augmentant le temps de pose de deux stops à chaque déclic ( soit l'équivalent de six il ou six déclics de la molette d'un boitier de marque Nikon ), continuer ainsi jusqu'à la dernière prise de vue pour les ombres en se servant de l'histogramme, en amenant le pied de courbe des basses lumières vers la droite proche du milieu de l'histogramme.  

LE TRAITEMENT DE L'IMAGE HDR
Les différents logiciels :

Ils sont nombreux : Photomatix, FDR Tools, Photosphère, hdrgen, AutopanoPro dans ses fonctions automatisées ...


Photoshop :

La procédure commence par : Fichiers > automatisation > fusion HDR et d'attendre la conversion qui demande un peu de temps. Plusieurs opérations complexes s'effectuent, dont l'alignement des images.

Il reste ensuite à adapter la répartition tonale, dite Tonemapping : Photoshop propose quatre mode opérateurs dont le plus le plus intérressant semble être le mode Tonemapping "adaptation locale". Le résultat se traduit par une image riche en informations, mais terne. Il importe de modifier la courbe de l'histogramme "adaptation locale" avec beaucoup d'attention.


   

         

Les photos et textes présentés sur ce site ne peuvent ni ne doivent être imprimés et utilisés, sous une autre forme que celle-ci, sans autorisation écrite de l'auteur. Photographs and texts presented on this website must not be printed or used in any other form except that one, without written authorization of the author.© Copyright Pascal BERNARD.